Pour intégrer une ENSA, il est important de se construire une culture architecturale à la mesure de l’architecte que l’on veut devenir. Mais l’apprentissage de cette culture ne se fait pas uniquement de manière académique, il est aussi nécessaire de sortir, d’observer et d’expérimenter dans un cadre différent que celui offert par une classe.
C’est pour cette raison que Architektôn organise régulièrement des sorties dans Paris, pour observer, discuter et dessiner des sujets architecturaux ou paysagers, qu’ils soient des jardins, des bâtiments spécifiques, ou encore l’environnement urbain. La liste des sujets est longue !
Sortie découverte pour étudiants curieux
Les élèves de la semaine créative ont donc suivi un itinéraire à travers Paris avec une enseignante pour travailler leur culture et préparer leur candidature pour l’année Arts, Paysage et Architecture (APA) à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles. Cet itinéraire à pied les a menés à travers Paris dans trois locations distinctes pour cultiver leur savoir.
La première visite de cet atelier d’immersion paysagère s’est faite au Jardin des Tuileries. Après une discussion sur le concept du paysage, les élèves ont dû trouver un endroit dans le jardin à dessiner. L’objectif de ce travail de croquis orienté était de sélectionner une vue, un lieu dans le jardin qui les inspirait, et argumenter leur choix de cet endroit : pourquoi cet endroit ? Quel était leur ressenti ? A-t-il une signification spécifique pour l’élève ?
Par la suite, la sortie s’est dirigée vers le pont Alexandre III, pour analyser le paysage qui l’entoure. La discussion s’est focalisée alors sur le concept de concept urbain, et ce qu’il évoque dans les élèves. La perception, la relation qu’ont les bâtiments entre eux, le décor environnant sont autant de points qui rendent le paysage urbain de chaque ville spécifique à celle-ci. Les étudiants ont dû alors travailler leur capacité au dessin panoramique sur 2 feuilles au format A3 pour comprendre le concept du paysage urbain.
La dernière destination pour finir la journée était le jardin du musée du quai Branly. Conçu par l’un des deux grands paysagistes français du XXe et XXIe siècle, Gilles Clément, il suit le concept du “jardin en mouvement”. Idée moderne du jardin, il s’agit de laisser les plantes s’installer librement et s’organiser comme elles le désirent. Le rôle du jardinier ici n’est pas de maintenir un jardin fixe, mais d’entretenir un domaine dans lequel les plantes s’installent et grandissent librement, comme dans la nature.
Avec ce jardin constamment en changement d’une saison sur l’autre, les élèves ont dû une fois de plus dessiner une partie du jardin selon le ressenti et l’émotion qu’il leur donnait, mais cette fois dans un espace paysager contemporain.
L’exercice final de cette sortie réunissait les concepts abordés lors de ces trois escales, et demandait aux élèves de définir les concepts “paysage”, “paysage urbain” et “jardin” selon leur propre ressenti et leurs propres mots.
Préparation aux inscriptions
Cette sortie s’inscrit dans le cadre d’un programme pour les élèves intéressés par une inscription au sein de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, dans le but de commencer leur enseignement et préparer les futurs étudiants aux épreuves d’entrée. Aider les élèves à se poser les bonnes questions, et explorer leur ressenti en réaction à des sujets spécifiques est le premier pas sur la route de leur apprentissage.
Après cette sortie et pendant le reste de la semaine, les élèves doivent mettre cette nouvelle sensibilité à l’épreuve en l’utilisant pour créer une présentation personnelle selon trois thèmes :
- le silence est d’or
- west side story
- making-of
Cette présentation personnelle est au format de leur choix (vidéo, œuvre plastique, photographie…), et ils doivent argumenter avec une présentation explicative leur choix et décisions.
Conclusion
Il est important pour l’éducation mais aussi pour pousser les étudiants à changer leur approche, de passer d’une approche académique pure à une approche plus appréciative de leur environnement. L’architecture et le paysagisme sont des matières qui respectent leur passé, mais regardent de façon permanente vers l’avenir, pour placer leurs créations dans le futur.
Il faut donc cultiver cette approche, cultiver une idée de l’enseignement plus interactive et ouverte que l’idée de l’enseignement telle qu’on la connaît.
“all work and no play makes Jack a dull boy”
