Datant du XVIIe siècle, les folies architecturales de Montpellier ont toujours été à la pointe du temps. Autrefois des hôtels particuliers construits pour la grande société de Montpellier, les folies architecturales sont aujourd’hui un concours que la ville a relancé pour moderniser l’urbanisation et alimenter l’innovation dans le domaine de l’architecture.
Des 18 projets en lice, quatre ont finalement été dévoilés. Montpellier étant une ville de l’architecture moderne, ces projets ont été choisis sur leur qualités architecturales tout comme environnementales, pour répondre aux problématiques actuelles tout en continuant la particularité architecturale de la ville. Trois des lauréats présentés sont également des femmes avec le quatrième effectué en coopération, prouvant leur mérite dans une profession à tendance masculine.
Les projets reposent sur plusieurs critères donnés par la ville de Montpellier :
- Accessible en tram
- Excellence et originalité architecturale
- Programmation en phase avec une société plurielle et inclusive
- Un bâti innovant en matière de résilience urbaine
Découvrez les nouveaux projets architecturaux de demain à Montpellier !
La folie Vernière : la Sentinelle, de Odile Decq
Prévu à la porte du Pila-Saint-Gély, ce projet d’espace de coworking propose bien plus que d’être un simple immeuble de bureaux. Espace à multiples facettes, il peut accueillir petits commerces, bureaux et même une galerie d’art. L’objectif de créer une façade atypique pour susciter l’attention rejoint l’utilité des fenêtres couvertes pour améliorer le confort thermique.
Points d’intérêt :
- Façade est en béton végétal projeté (BVP) de chaux/chanvre, obtenu en circuits courts ;
- Plateaux traversants pour favoriser la ventilation et l’égalisation thermique du bâtiment ;
- Le projet vise aussi un bâtiment vertueux par sa construction plus respectueuse de l’environnement.
La folie Manuguerra : Alma Terra, de Manuelle Gautrand
Cette folie se présente sous la forme de cinq bâtiments en un “bouquet”, pour créer un espace de logements dynamique et ouvert à tous. L’intention ici de créer un environnement agréable à vivre et non cloisonné, comme beaucoup d’immeubles, a produit un espace de vie agréable et lumineux.
Points d’intérêt :
- Réemploi du sol du site pour un bâtiment recourant au béton de terre coulé : 12000m3 de terre qui deviennent une ressource et non un déchet ;
- 100% du projet est en double orientation, 60% en triple orientation ;
- Tous les logements ont des espaces extérieurs lumineux, protégés, respirants ;
- Passerelles : jardins suspendus avec agrumes ;
- Folie accessible à tous les habitants du quartier et aux enfants de l’école.
La folie Ovalie : Oasis, de Thomas Coldéfy et Isabelle Van Haute
Participer à l’animation du quartier, procurer des logements, offrir un espace de bureaux, cette folie doit tout faire ! Et elle réussit, avec un design en deux bâtiments, un pour les habitants et l’autre regroupant l’activité économique et culturelle avec différents étages réservés pour différentes spécialités, et ce jusqu’au toit !
Points d’intérêt :
- Utilisation du bambou : unique, durable, local (accord avec la Bambouseraie d’Anduze) ;
- Forte protection solaire ;
- Réduction des consommations d’eau : dispositif hydro-économe ;
- Recours à des matériaux biosourcés : terre crue, pierre, bambou ;
- 100% des logements sont multi-orientés ;
- Production photovoltaïque en toiture des passerelles.
La folie République : les Galets, de Ellen Van Loon
La folie finale est aussi la plus singulière avec son apparence, une forme en ellipse qui se retrouve sur les trois bâtiments qui la forment. L’accent est encore mis sur l’animation, avec une galerie d’art implantée pour apporter une nouvelle forme culturelle au quartier. Les toits sont utilisés une fois de plus, pour apporter aux habitants des espaces proches d’eux.
Points d’intérêt :
- Des espaces facilement réversibles, une terrasse de toit aux multiples usages ;
- Un bâtiment qui vit l’art avec une salle de 200 à 250 personnes qui n’existe pas dans le quartier, proposant une programmation hybride variée, créant une animation à Port Marianne ;
- Un restaurant ouvert au public sur un toit pour compléter l’activité culturelle ;
- Une seconde terrasse de toit dédiée au sport pour les usagers du bâtiment.
Les folies, un modèle à exporter ?
Comme vous l’avez vu, ce concours à permis à la ville de Montpellier d’attirer de nombreux architectes pour créer de nouveaux projets, dans un but de redynamiser et moderniser la ville. Existant sur une base historique, les folies d’aujourd’hui sont faites pour le public et les quartiers qui les accueillent, un départ des folies du XVIIème et XVIIIème siècles, construites par les notables de la ville.
On ne peut qu’espérer que ce modèle de création se retrouve dans d’autres villes de France, pour donner aux nouveaux architectes un moyen d’améliorer le paysage urbain des villes.
Et vous, avez-vous un projet architectural que vous voulez réaliser ?