Liam et Fanny ont tous deux intégré la première promotion de l’APA (“Arts, Paysage, Architecture”), formation créée par l’Ecole nationale supérieure de Paysage de Versailles (ENSP) en 2020. Ce cursus, très particulier, mêle arts, paysage et architecture et permet à ses étudiants, après une année, de rejoindre directement soit la L2 de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSA-V), soit la L2 de l’ENSP, soit la L2 de l’Ecole nationale supérieure d’Arts de Paris-Cergy. Focus sur l’admission et le déroulement de l’année grâce à d’anciens étudiants.
L’admission en APA : comment ça se passe ?
Elaborer son projet créatif
Pour postuler, il faut d’abord sélectionner l’APA sur Parcoursup. Ensuite, les candidats doivent envoyer une présentation créative répondant à un sujet donné parmi trois au choix. Liam revient sur son admission à la rentrée 2020 :
“J’avais mis sur Parcoursup des écoles d’architecture qui m’ont toutes refusé car mon dossier n’était pas assez intéressant en sortie de Bac pour entrer directement en ENSA. L’APA était l’une des solutions offertes parce que c’était l’une des seules formations pour laquelle j’ai pu démontrer mes compétences grâce au projet que j’ai envoyé.
Pour expliquer plus précisément, on avait trois thèmes différents : nécessité, mauvais goût et chlorophylle. On pouvait faire ce que l’on voulait : photo, vidéo, dessin… J’ai essayé d’élaborer quelque chose et c’est sur ça que j’ai été choisi.
J’avais pris le thème “Nécessité” et j’avais fait une première approche sur ce que je pensais de l’architecture à l’époque. J’avais essayé d’imaginer une forme de nécessité par le biais d’un abri dont on aurait besoin.”
Fanny décrit une expérience similaire :
“Je voulais faire de l’architecture. J’avais donc sélectionné plusieurs ENSA sur Parcoursup, mais toutes m’ont refusée. À l’époque, les écoles d’archi ne recrutaient que sur dossier à cause du covid, elles n’avaient pas fait passer les entretiens. Heureusement pour moi, mon père avait trouvé l’APA sur internet et m’avait conseillé de l’ajouter sur Parcoursup. J’ai présenté une création, un projet artistique, et je pense que c’est ça qui m’a aidée à être acceptée. J’ai répondu au sujet “Nécessité” en envoyant une vidéo. »
Faut-il des compétences en dessin pour rejoindre l’APA ?
Pour intégrer l’APA, il n’y a pas forcément besoin de savoir bien dessiner ni d’avoir des compétences artistiques particulières. Liam explique :
“Certains dans ma promo n’avaient jamais touché à un crayon mais avaient des compétences dans d’autres domaines, ou un parcours atypique qui leur donnait une vision différente des choses.”
Notons que la promotion de l’année 2020-2021 était très diversifiée : 25 étudiants de 17 à 25 ans. “C’est aussi ce qui fait la force de cette formation : toutes les personnes recrutées dans le parcours nous permettent de mûrir et nous enrichissent”, conclut Liam.
Pour connaître les détails de la procédure d’admission et prendre connaissance de nos conseils, n’hésitez pas à vous référer à notre article dédié.
Le programme de cours de l’APA : à quoi s’attendre ?
Fanny et Liam l’affirment, l’année en APA est surtout dédiée à la pratique. Il y a peu de cours magistraux et de théorie.
Les professeurs
Les enseignants et les intervenants sont nombreux. “C’est très enrichissant, on découvre beaucoup de choses grâce à eux”, observe Liam. Chaque école est représentée par un professeur référent, mais certains intervenants viennent encore d’autres établissements.
“Comme on n’est que 25 dans la classe, il y a vraiment une bonne ambiance. Les professeurs sont bienveillants, on a l’impression de faire partie d’une petite famille et on a la possibilité de leur parler sans problème si on a des doutes, des questions ou autre”, ajoute Fanny.
Les projets
Durant l’année 2020-2021, la formation comportait quatre projets, chacun étant noté. Cette année-là, il n’y a pas eu de partiels à proprement parler.
Ces projets permettent de travailler en groupes et de pratiquer. Ils mêlent arts, architecture et paysage : toutes les disciplines sont mélangées, et c’est ce qui fait la force du cursus.
Le Journal de Recherche Personnel (JPR)
C’est un travail individuel qui permet aux étudiants de parler d’un sujet qui les touche et leur tient à cœur. Les élèves le complètent tout au long de l’année. Fanny commente :
“C’était très intense. On avait difficilement le choix de changer de sujet si finalement ça ne nous convenait pas ou si on ne trouvait rien en faisant des recherches. C’est ce qui m’a le moins plu cette année. Malgré tout, c’était sympa de pouvoir faire quelque chose pour soi, parce que c’était le seul projet individuel.”
Et après l’APA ?
Comment s’orienter ?
L’APA donne accès, à l’issue de l’année de formation, à trois écoles au choix des étudiants :
- l’école nationale supérieure de Paysage de Versailles ;
- l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles ;
- l’école d’arts de Paris-Cergy.
Les étudiants entrent directement en deuxième année, ce qui leur permet de gagner du temps. Cependant, faut-il avoir un projet professionnel bien défini dès le début de l’année ? Liam répond à la question :
“À la base, on a tous des attentes. Certains veulent aller en archi, d’autres en arts ou en paysage, et d’autres ne savent pas du tout. L’année nous permet de découvrir tellement de choses, à tel point qu’il y a eu beaucoup de revirements de situation pour de nombreuses personnes de la promo. Certains ont changé d’avis en cours de route. Tout peut évoluer en fonction de ce que l’on fait et de ce que l’on découvre.”
Fanny et Liam voulaient tous deux poursuivre en architecture, et c’est ce qu’ils ont fait ! Fanny explique :
“Je voulais faire de l’architecture et ce cursus a renforcé mon idée. J’ai réussi et suis entrée en L2 à l’ENSA-V. J’ai dû faire une lettre de motivation pour expliquer pourquoi je voulais faire de l’architecture. Dans ma promo, on était 5 ou 6 à vouloir aller en archi, et tous les autres en paysage. Il y a toujours moins d’élèves qui s’orientent vers l’art, peut-être un ou deux seulement par promo. Cela peut s’expliquer par le fait que notre école de base est celle de paysage. On est amené à vivre et à fréquenter les étudiants en paysage donc ça joue certainement sur le choix d’orientation à la fin de l’année d’APA.”
Les étudiants doivent motiver leur choix d’orientation. “Si les professeurs ont des doutes, on est reçu en entretien et on peut discuter avec eux de notre orientation pour définir des alternatives qui pourraient mieux nous correspondre. Dans ma promo, tout le monde a pu entrer dans la L2 qu’il souhaitait”, développe Liam.
Comment se passe la L2 après l’APA ?
Liam et Fanny sont tous deux entrés en L2 à l’ENSA-V. Pour Fanny, le début d’année s’est révélé un peu difficile :
“Pendant mon année en APA, on n’a eu pas beaucoup de cours d’architecture. Quand je suis arrivée en deuxième année, je me sentais en dessous des autres élèves, mais j’ai vite rattrapé ça. C’est juste qu’en première année d’archi, les étudiants font beaucoup de maquettes, et moi en APA je n’en avais fait qu’une seule et en groupe, donc j’étais un peu en retard sur ça. J’étais aussi un peu en décalage par rapport au vocabulaire. Tous les mots spécifiques à l’architecture, comme “plan masse” ou ”coupes”, je ne les connaissais pas. Dès les premières semaines, ça s’est réglé et je me suis rendue compte que j’avais bénéficié d’un cursus très riche.”
Aujourd’hui en troisième année d’architecture, Fanny et Liam ne regrettent pas du tout d’être passés par ce cursus, bien au contraire. L’APA est une formation enrichissante qui permet aux étudiants de découvrir plusieurs disciplines, de rencontrer de nombreux intervenants de tous horizons, de mûrir leur projet professionnel et d’être bien accompagnés quant à leurs choix d’orientation.
Pour en savoir plus sur le cursus, rendez-vous sur le site de l’ENSP.
