Quand on se promène dans les rues de Paris, on a tendance à rester focalisé sur le bâti : monuments historiques, petites places, rues pavées, grandes avenues bordées d’immeubles haussmanniens et d’édifices plus récents ne manquent pas d’attirer l’œil. Au-delà des ouvrages emblématiques, c’est aussi le mobilier urbain qui compose le paysage de la capitale.
Moins remarqués, les bancs, les colonnes, les fontaines ou encore les kiosques à journaux passent inaperçus alors qu’ils sont le témoignage de l’histoire et de l’évolution de la Ville des Lumières depuis plusieurs siècles.
Architektôn vous invite à découvrir l’architecture de Paris sous un nouvel aspect, à travers son mobilier urbain.
Les bouches de métro d’Hector Guimard
On s’y rend tous les jours mais on les remarque à peine : les bouches de métro parisiennes ont pourtant une histoire bien à elles !
La plupart des entrées du métropolitain sont surmontées d’un entourage dessiné par Hector Guimard, architecte et principal représentant du courant Art Nouveau du début du XXe siècle.
On trouve aussi trois édicules sur les entrées suivantes :
- Châtelet
- Abbesses
- Porte Dauphine
On trouve encore des ouvrages de Guimard à Paris et en région parisienne. Pour vous faire une idée du style Art Nouveau dans l’architecture et pour pousser votre culture encore plus loin, n’hésitez pas à partir à la recherche de ces édifices particuliers !
En savoir plus sur Hector Guimard et l’Art Nouveau
Les fontaines Wallace
Installées par sir Richard Wallace, le donateur anglais dont elles tiennent leur nom, les fontaines Wallace font partie intégrante du paysage urbain de Paris.
Les premières datent de 1872 et sont de véritables fontaines à boire, dotées de gobelets en étain pour permettre aux passants d’étancher leur soif. Il en existe trois modèles différents, tous en fer, le plus répandu étant celui à caryatides. Les quatre femmes soutenant le chapeau de la fontaine sont des allégories représentant la Simplicité, la Charité, la Bonté et la Sobriété.
On doit leur couleur vert foncé à Napoléon III, qui souhaite apporter une touche de verdure à la ville et y faire entrer la nature. C’est aussi la couleur des colonnes Morris et des kiosques à journaux. Certaines fontaines bien particulières ont été peintes de couleurs différentes comme le rose, le jaune, le rouge ou le bleu, selon l’endroit de Paris près duquel elles sont installées.
Aujourd’hui, leur eau est toujours potable et elles sont encore 109 à se partager les rues de la capitale. Profitez d’une balade pour les découvrir au coin d’une ruelle ou sur le trottoir d’un boulevard !
Les colonnes Morris
Les colonnes Morris ont une origine étonnante. Au début du XIXe siècle, les affiches faisant la promotion des spectacles de Paris sont accrochées sur les colonnes dites “moresques”. Ces dernières ne sont autre que des urinoirs entourés d’un support cylindrique sur lequel sont placardées les publicités culturelles.
Pour remplacer ces pissotières à double fonction, la ville de Paris ne tarde pas à lancer un concours, remporté par l’imprimeur Gabriel Morris. Inspirée d’un modèle allemand, sa colonne est exclusivement réservée à l’affichage de l’offre de spectacles. C’est donc en 1868 que les colonnes Morris, qui ont gardé son nom, voient le jour et sont installées à Paris.
Construites en fonte et peintes en vert, les colonnes Morris peuvent difficilement se rater ! Aujourd’hui, il y en a plus de 500 dans les rues de la capitale. Cependant, le modèle d’origine, dessiné par Davioud, a été remplacé en partie par celui de l’architecte Jean-Michel Wilmotte.
Ces deux modèles seront eux aussi remplacés dans les prochaines années par un nouveau design, complètement inédit et plus respectueux de l’environnement, mais toujours pourvu des caractéristiques historiques des colonnes Morris – une forme élancée, la couleur verte et les mêmes ornements.
Tout savoir sur les colonnes Morris, leur histoire et leur architecture.
Les kiosques à journaux
Présents à Paris depuis 1857, les kiosques à journaux présentent des similitudes flagrantes avec les colonnes Morris :
- leur modèle historique a été imaginé par le même architecte, Davioud ;
- ils sont peints du même vert foncé ;
- un nouveau modèle doit venir remplacer les anciens kiosques pour les rendre plus pratiques, accessibles et confortables, que ce soit pour les kiosquiers qui y travaillent que pour les clients venus feuilleter les journaux.
Le renouvellement de cet élément du mobilier urbain est l’objet d’une polémique : les défenseurs du patrimoine s’opposent à tout changement, les kiosques étant considérés comme emblématiques de la ville de Paris. Pour autant, cette dernière a déjà entamé la modernisation des kiosques : son nouveau design a été installé pour la première fois dans le 14e arrondissement en 2017 et les prochaines années verront plus de 360 nouveaux kiosques faire leur apparition dans les rues parisiennes.
Pourquoi est-il important de s’intéresser au mobilier urbain ?
Que ce soit à Paris ou ailleurs, le mobilier urbain fait tout autant partie du paysage d’une ville que son architecture bâtie. Bien souvent, les éléments de mobilier témoignent d’une histoire ou d’une pratique. Les polémiques suscitées par leur disparition ou leur remplacement démontrent bien leur importance.
Les cabinets d’architectes à l’origine des nouveaux designs des colonnes Morris et des kiosques à journaux parisiens doivent concevoir des modèles à l’équilibre, entre respect des dessins historiques et modernisation. Non seulement leur créativité entre en jeu, mais leur connaissance de l’histoire tient également une place prépondérante, tout comme leur savoir-faire en matière d’urbanisme.
Pour diversifier votre savoir en matière d’architecture, il n’y a pas que les bâtiments emblématiques d’une ville ! Au contraire, intéressez-vous à tous les domaines connexes. C’est en faisant preuve d’ouverture d’esprit et de curiosité que vous pourrez impressionner le jury d’admission et gagner votre place en ENSA.